Pour continuer dans sa mascarade quasi mafieuse, l’Union pour un Mouvement Populaire (ou UMP) a réuni sa « Commission Nationale des Recours » (CNR, ou CONAR pour d’autres)…
Vous savez, cette UMP endettée de plus de 70 millions d’euros, et qui monopolise tous les médias nationaux français parce que deux individus se bagarrent pour occuper le fauteuil de « chef ».
Cette UMP, dont l’ancien siège social était situé rue de la Boétie (8e), l’un des quartiers les plus chers de Paris, pour un loyer annuel de près de 4 millions d’euros.
Cette UMP qui, « pour faire des économies », a choisi d’acquérir en 2010 un nouveau siège social situé au 238 de la rue de Vaugirard, dans le 15e arrondissement.
Au passage, petit emprunt immobilier évalué à 32 millions d’euros, avec un apport « personnel » de 5 millions… Le tout pour un endettement sur près de 15 ans.
Un immeuble de 5 étages, entièrement rénové, avec une façade de verre très bling-bling.
La centaine de permanents a investi les lieux le 19 décembre 2011.
Des locaux de près de 5 500 m², avec une salle de presse, et une salle de conférence pouvant accueillir 850 personnes, dont 450 places assises.
Donc, ce dimanche 25 novembre 2012, réunion de la « commission nationale des recours » du parti au… siège du parti…
Parallèlement, Alain Juppé, positionné en tant que « médiateur », réunissait Jean-François Coppé et François Fillon… à l’Assemblée nationale !
Au passage, forte mobilisation des forces de l’ordre qui devaient sans doute travailler bénévolement.
Annonce de l’échec de la « médiation »…
À peine cela fait, Coppé se rendait à une réunion qu’il avait planifiée dans les locaux… de la mairie du 6e arrondissement !
Ces deux derniers lieux, et ce ne sont probablement pas les seuls, ne devraient en aucun cas être à la disposition d’un parti politique, surtout dans un tel contexte de règlement d’affaires internes.
Il y a abus de pouvoir, et tout simplement abus de biens sociaux, ces locaux, avec tous leurs équipements, appartenant à la République, et donc aux citoyens.
Combien de chefs d’entreprises, d’artisans, de professions libérales, sont inquiétés pour de simples repas au restaurant, des frais kilométriques, ou un usage partiel de leurs biens professionnels à des fins privées ?
Il y a même une abréviation, « ABS », pour ce « délit » punissable de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende…
Alors, qu’on les traduise en justice, ces individus qui se permettent de voter les lois et de ne pas se les appliquer !
Une autre solution aussi : mettre à la disposition des associations, des entreprises en création, des indépendants et autres autoentrepreneurs, ces locaux de la République…
EUX, ils en feront bon usage !
PS : Ne parlons même pas des personnes en difficultés, des SDF, ou des femmes victimes de violences… Pour ces dernières, François Hollande a parlé de 5 000 logements d’urgence pour… la fin de son quinquennat !
Crédit photo : Flickr CC BY-NC-SA 2.0 par Anh
© PF/Grinçant.com (2012)
Billet en rapport : Sketch de l’UMP et état de notre démocratie
C’est ca que vous appelez un abus social de la république ? Je ne vois pas ou est le probleme que l’UMP achete un immeuble plutot que de payer un loyer.
Le parti communiste, le PS, le FN sont tous ou etaient tous propriétaire de leurs siège.
Le plus cocasse est votre indignation sur l’organisation d’une réunion dans une mairie !
Mais les mairies, comme l’assemblée nationale sont le lieu naturel de l’exercice politique.
Si vous trouvez cela un abus de bien social de la république, que dire de l’organisation des primaires du PS dans les bureaux de vote officiels, avec les listes électorales fournies par l’état !
Ce billet, en mettant le doigt sur ce « détail », a justement pour but de dénoncer tous ces abus, pratiqués par tous les partis politiques.
Et il est bien connu que les détails sont révélateurs.
Mairies, comme Assemblée nationale, n’ont pas pour but naturel l’exercice politique, mais l’exercice de la démocratie. Les « partis » ne sont qu’une déviance et ont des lieux pour s’occuper de leurs salades, déjà aux frais de tous.
Rappelons que tout parlementaire rapporte chaque année, en plus de tout le reste, 42 000 euros par an au parti auquel il déclare son affiliation.
Dans ce spectacle totalement indécent, l’utilisation de l’Assemblée nationale et de la mairie du VIe sont des révélateurs supplémentaires de la mentalité de ces gens qui ne représentent plus rien d’autre qu’eux-mêmes.
PS : Qu’un simple citoyen occupe les bureaux d’une mairie pour organiser des réunions privées, et vous verrez si le maire n’appelle pas la police.
Voyez aussi, pour le commun des mortels, comme il est difficile d’obtenir des locaux professionnels…
Quant à être propriétaire de son siège (social), voyez si un français déjà lourdement endetté peut acheter son logement avec un emprunt bancaire…
Dans le cas de l’UMP, les chiffres sont criants et symptomatiques de la perte de repères des « élus ».
Cet achat, trop luxueux, me paraît quand même une meilleure affaire que la location précédente, où il fallait aussi payer pour le quartier, ce dont ils n’avaient rien à faire. Le problème c’est l’avenir!
Dans ces conditions, compte tenu de leurs pratiques, c’est clairement mal parti pour l’avenir !
Mais il est vrai que les Français ont la mémoire courte et que ces élus ont tous les culots (voir le retour en force des Balkany sur les écrans par exemple).
Concernant les locaux, le vrai sujet était que l’UMP en avaient, et pas qu’un peu, et qu’ils n’avaient pas à utiliser l’Assemblée nationale et la mairie du VIe arrondissement (notamment).
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