Vendredi 27 décembre, j’organisais ma dernière randonnée de l’année 2024.
12h50, je devais récupérer deux personnes en covoiturage.
13h30, je rejoignais les autres participantes, sur place, pour démarrer la rando.
Mais, le matin, j’ai eu comme une mauvaise intuition, un pressentiment.
Fébrilement, je me suis (re)posé la question de la responsabilité d’organisateur.
Sujet que j’avais pourtant creusé à plusieurs reprises les années précédentes.
Et, après des recherches sur le Net, j’ai pris une décision inattendue…
À 11h47, je souscrivais, en ligne, une assurance « randonneur ».
Essentiellement pour la question de la responsabilité civile, et, accessoirement, pour moi.
J’ai ressenti comme un soulagement, mais une certaine inquiétude était toujours là.
12h50, j’étais au point de covoiturage, mais les deux individus n’étaient pas là.
J’ai attendu cinq minutes avant de reprendre la route.
Pas d’appel alors qu’ils avaient mon numéro de portable.
Je me suis dit qu’ils s’étaient peut-être rendus directement sur le lieu de la rando.
J’ai néanmoins ruminé sur le sujet pendant tout le trajet, car je n’aime pas le manque de respect.
13h25, arrivée sur place, pas la moindre trace de ces deux personnes, mais les autres étaient bien là.
Nous serons donc quatre au lieu de six.
13h30, nous démarrons sous la grisaille hivernale alors qu’une belle météo avait été annoncée.
Petit rythme, comme toujours avec moi.
Et de nombreuses pauses, pour papoter et prendre mes inévitables photos.
Mais j’étais intérieurement contrarié, tout en essayant de ne pas le montrer…
Cailloux, genoux, hiboux
Il y a un intrus dans la liste…
En presque fin de randonnée, un passage un peu délicat près d’un petit pont.
La dernière fois, l’endroit était entièrement inondé.
Mais là, nous devrions pouvoir passer, comme je l’ai fait maintes fois.
Confiant, je n’ai même pas sorti mon bâton de marche pour m’assurer.
Et, en avançant d’un caillou poli par la rivière à un autre caillou…
Deux mètres avant le petit pont, mon pied droit a glissé.
Et je suis parti sur le côté pour une belle chute que j’ai vécue au ralenti.
Intuitivement, j’ai essayé de prendre les bonnes décisions, mais ça a été (très) rapide.
Mes deux genoux ont heurté les pierres, et j’ai amorti comme j’ai pu avec ma main droite.
Un bref moment pour faire l’inventaire de la situation, puis je me suis assis sur une pierre.
A priori, rien de cassé, mais la honte de l’organisateur qui se casse la figure devant tout le monde.
Au bout de quelques minutes, j’ai réussi à me relever, gardant la douleur pour moi.
Puis nous avons continué la traversée sur des cailloux similaires.
Là, j’ai vraiment eu besoin de mon bâton comme appui.
Cet incident était-il la cause réelle de mon pressentiment et de ma contrariété ?
Allais-je devoir faire jouer une assurance souscrite le jour même de l’accident ?
Retour au parking, séparation du petit groupe, puis je reprends le volant.
Arrêt à la pharmacie où l’on me vend du Synthol, du Cicatryl, des compresses et du sparadrap.
J’avais remonté la jambe droite de mon pantalon pour montrer un bel hématome.
De retour chez moi, bosse sur le côté du genou gauche.
Genou droit doublé de volume, hématome et éraflure.
Foulure/entorse à la cheville droite.
Et douleur dans la paume de ma main droite.
Hier, samedi matin, j’ai réussi à décrocher un rendez-vous en urgence à mon cabinet médical habituel.
Et, ô divine surprise, c’était ma toubib qui assurait la permanence !
A priori, rien de grave, mais trois bonnes semaines pour me remettre.
Je repars avec une ordonnance de Diaseptyl pour désinfecter sans que ça pique.
J’étais préoccupé, inquiet, et me voilà maintenant vexé.
Déjà, il y a un mois, sur la même rando, dès le début, j’avais glissé sur des feuilles humides.
Position inattendue du bouddha assis, mais pas rieur.
Voilà longtemps, autour d’un lac, je m’étais pris les pieds dans une racine, et j’avais chuté en avant.
Il faut dire que j’étais victime d’un surdosage médicamenteux et que les capillaires de mes jambes saignaient.
Et je me suis mis à faire le compte de mes chutes et autres glissades lors de mes randonnées.
Finalement, ça ne doit pas dépasser les cinq ou six.
Mais, en bon amateur de statistiques, je me suis demandé combien j’avais pu faire de randonnées…
Comme je crée un dossier photographique pour chacune d’entre elles, cela m’a facilité le comptage.
Et je suis tombé — symboliquement — sur le cul !
J’ai commencé la randonnée en avril 2015.
Et, tenez-vous bien, j’en ai organisé plus de six cents, dont une centaine en « solo » !
Quant à la dernière, c’était la cinquante-huitième fois que je randonnais sur ce site qui m’est bien connu.
Finalement, de quoi relativiser le nombre de mes chutes.
Sans me remettre en cause en tant qu’organisateur (bénévole).
Et ce, d’autant plus que je compte deux cent trente randonnées depuis que je suis en…
… Insuffisance rénale terminale !
Visuel : « Le lieu du jeu “cailloux/genoux”. »
© PF/Grinçant.com (2024)
Eh bien, vous en avez fait des randonnées…..waouh. Vos photos sont magnifiques et dégagent une belle énergie merci de vos partages.
Il faut continuer à faire plaisir aux gens qui vous accompagnent et à vous-même, c’est signe d’un combat de tous les jours face à votre maladie, chapeau Grinçant.
Maintenant un peu de repos avant la prochaine.
Oui, j’ai halluciné quand j’ai vu le décompte. Sincèrement, si on m’avait demandé, j’aurais répondu entre 200 et 300, mais certainement pas 600. Ça en fait du temps passé dans la Nature !;-)
Pour la santé, probablement l’un de mes secrets pour « tenir ».
Chapeau pour 600 randonnées depuis avril 2015. Il faut les effectuer et quand on n’est pas seul il faut prévoir surtout quand on est organisateur.
Quant à la chute… Quand on est habitué à l’itinéraire, cela devient la routine et on fait comme d’habitude, comme précédemment, comme avant car tout allait si bien. Et puis, un petit rien, le pied qui glisse ou autre et c’est la chute, la pagaille, le bouleversement, la perturbation qui viennent déranger la douce harmonie de la randonnée qui devait être sans accroc !
« Rien de grave, mais trois bonnes semaines pour se remettre ! » Les articulations dont les genoux et chevilles sont mis à contribution et pourtant l’Homme est fait pour marcher et courir quand il vivait de chasse et de cueillettes.
Bon rétablissement à vous avec un réveillon qui ne doit pas être « dansant » avec les articulations endommagées.
« Une carrière sans accroc ne met pas toujours à l’abri des doutes et des craintes. » Capital, 13/09/2011, « Au travail, comptez sur vous-même, pas sur la chance »
Oui, comme vous le dites, « la routine », d’autant que c’était la 58e fois que je randonnais sur ce site (sans toutefois prendre à chaque fois ce passage un peu casse-gueule, ce que je n’envisageais d’ailleurs initialement pas cette fois-ci).
Et aussi, la preuve qu’il ne faut pas avoir l’esprit encombré par des ondes négatives — l’assurance et le « lapin » du covoiturage —, même pour, simplement, marcher, action plutôt mécanique et automatique.
Avec cette « prémonition » vraiment prégnante, j’aurais dû annuler la rando, mais les personnes « sanctionnées » auraient été les bonnes et non les mauvaises, comme souvent, hélas, dans la société.
Et comme je le dis souvent, « Quand ça commence mal, ça finit souvent mal ».
De toutes les manières, tout ce qui est « dansant », ça n’est pas mon truc. ;-)
En effet, je pense aussi que la randonnée, vu le nombre impressionnant, conserve et entretient la « mécanique ». J’espère que la chute ne vous aura pas empêché de bien terminer l’année…
Ces 600 randonnées représentent au bas mot 14 millions de pas, sur des terrains divers. Cela relativise donc les 5 ou 6 « erreurs » qui sont donc de l’ordre de 0,00004 %.
Je me suis adapté. Repos et vie en caleçon pour que la plaie du genou droit cicatrice au mieux, à l’air libre. Et ça dégonfle tranquillement.
De toutes les manières, l’année a été bien compliquée pour moi. Une petite « Brève » est programmée pour minuit pile.
J’espère que votre genou a dégonflé et que la cicacitre est en bonne voie de se faire oublier… Et que cela ne vous empêchera pas de profiter de nouvelles randonnées en ce début d’année.
À gauche, une bosse s’est transformée en hématome.
À droite, ça dégonfle, et c’est la plaie en cours de cicatrisation qui me gêne le plus.
La cheville se soigne doucement.
Douleur disparue pour la paume de la main droite.
Je pense pouvoir randonner à nouveau avant les 3 semaines annoncées par ma toubib.