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À la rencontre de la louve de Saarloos

AVERTISSEMENT : Ce billet date de plus d'un an.

L'œil de la louveDécidément, cela devient presque un jeu pour moi.
Patauger, chercher la gadoue, éviter glissades et enlisements.
Évaluer la hauteur de l’eau par rapport à mes chaussures.
Arriver à ce qui semble être une impasse, et pouvoir continuer.
Marcher en bord de rivière au risque de déraper.
Et de me faire emporter par le courant, par des flots tumultueux.
Le tout sans même savoir nager, ce qui rajoute un peu de piment.
Et du piment, dans la vie, il en faut plus que jamais.

Cette ambiance est vraiment magique.
Le bruit de l’eau, l’humidité ambiante.
Le tapis de feuilles mortes en décomposition, sous les pieds.
Des lieux pourtant connus surprennent encore et encore.
Et au détour d’un sentier, il peut aussi y avoir des surprises.
Bonnes comme mauvaises, douces comme potentiellement dangereuses.
Récemment, je vous parlais de Broussaille, une brebis de compagnie.
Et hier, au loin, comme l’impression d’avoir à négocier avec une… louve !

Au pied des ruines de cette vieille filature, le tumulte des flots.

1 – Les flots aux pieds des ruines de la filature

Le courant est bien là, la rivière (re)prend tous ses droits.

2 – La rivière est en crue

Mon fameux arbre fétiche, plus beau que jamais.
C’est de cet endroit que je l’avais découvert/repéré.

3 – Mon arbre fétiche, un chêne

Pas la peine d’attendre le train, le chef de gare s’est noyé.

4 – Improbable voie ferrée

Et comme une apparition, la rencontre est inévitable.

5 – Face au loup

Je me suis dit : « Tiens, on dirait un loup ! »
Comme une légère appréhension.
Même si je sais ces bêtes prudentes et respectueuses de l’homme.
Intuitivement, je n’ai pas dégainé mon bâton de randonnée.
Avec sa pointe en tungstène, il peut me servir d’arme.
Et je n’ai même pas sorti l’un de mes deux couteaux.
Bon, avec le « suisse » il faudrait que je trouve déjà le bon outil.
Mais je savais que rien de tout cela ne serait nécessaire.
Nous allions nous croiser, et ce serait bien ainsi.
Dans un département voisin, trois loups s’étaient échappés d’un « sanctuaire ».
Et hier le dernier a été capturé vivant.
Y en aurait-il un quatrième, là, en face de moi ?
Ah, mais non, celui-là a un collier !
Il a bien une attitude prudente, et même fuyante.
Mais il guette au loin, et attend… son maître !

6 – Un collier, c'est un chien-loup

L’individu arrive.
Un mastodonte tatoué.
Une discussion s’engage.
Et il parle de son chien-loup de Saarloos, avec fierté.
Ou plutôt de sa chienne-louve, car c’est une demoiselle.
L’animal est prudent en la présence d’inconnu(e)s.
Mais il finit par venir renifler.
Et même par faire semblant de parler.
Montrant des crocs impressionnants.

7 – Les crocs

Mais ici c’est la nature, pas un lieu de mondanités.
Et d’un regard expressif, la Saarloos fait comprendre qu’elle veut continuer la route.
Et elle obtiendra presque immédiatement gain de cause.

8 – Faut y aller !

Retour aux flots après cette belle rencontre.

9 – Tumultes

Avec comme une envie de rejoindre ces arbres,
dans cette nature pas toujours avenante,
mais finalement si rassurante.

10 – Arbres en résistance

Vignette : « Non, ça ne sera pas œil pour œil ni dent pour dent ! »

© PF/Grinçant.com (2020)

6 commentaires sur “À la rencontre de la louve de Saarloos”

  1. Bonsoir,
    Je ne connaissais pas non plus ce chien-loup qui est de toute beauté. Quelle belle rencontre !
    J’ai l’impression qu’il ne lui manque plus que la parole. Cette chienne est vraiment très expressive et authentique. Elle est parfaite dans ce paysage.
    Les choses simples de la vie sont les meilleures. Merci encore de ce beau spectacle de dame Nature.

    1. Moi non plus, je ne le connaissais pas.
      Dans le même registre, il y a le chien-loup tchécoslovaque qui est aussi autorisé en France, mais il est moins gros (20 kg pour une femelle et 26 pour un mâle) que le Saarloos (30-35 kg vs 36-41 kg).
      Oui, une belle rencontre, et même plutôt troublante.

    1. Je ne m’embarrasse plus d’animaux depuis longtemps, mais j’avoue que cet animal m’a fait réfléchir sur le sujet.
      C’est plus qu’un chien, vraiment.

      De toutes les manières, une telle bête en appartement, c’est impensable (et ce serait irresponsable).

  2. Je fais de l’accompagnement de fin de vie, et je viens d’apprendre que, dans certaines unités de soins palliatifs, des médecins autorisent la visite aux malades de leur animal de compagnie. L’amour calme les douleurs et permet d’affronter l’inévitable plus facilement (apaisement assuré).
    Merci à tout le personnel soignant et non soignant qui entoure le patient.
    Quels beau cadeau et réconfort.

    1. Je vois quand même mal un chien-loup de Saarloos entrer dans une chambre d’hôpital. ;-)
      Mais ces animaux ne risquent-ils pas de devenir dépressifs ? Déjà qu’il y a une pénurie de Valium/diazépam.

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