Non, je ne parle pas de colonie de vacances.
C’est du piège, de la revanche du coloscope qu’il s’agit !
J’avais tout fait pour l’éviter.
Tout s’est joué dans ma chambre d’hôpital, le 15 juillet dernier.
L’interne entre, une jolie brune, même masquée.
Puis, avec un air malicieux, elle s’adresse à moi :
— Vous avez bien fait un parcours « prégreffe » ?
— Oui, j’ai passé tous les examens, sauf un. Et comme on a arrêté ce parcours, j’ai négocié avec mon Néphrologue de na pas le faire.
— Eh bien j’ai une bonne nouvelle, vous avez gagné une coloscopie !
— C’est marrant, je vous voyais venir ! Quand, pas maintenant ?
— Non, on va la planifier pour septembre, après un scanner. Nous souhaitons tenter de comprendre pourquoi vous avez fait cet abcès dans l’abdomen.
— C’est louable, mais est-ce vraiment indispensable ?
— Oui, et en plus, avec votre insuffisance rénale, vous aurez hélas droit au produit le plus dégueu qui existe en guise de préparation.
— Ce sera sous anesthésie générale ? Vous savez, c’est contre-indiqué pour moi.
— Non, on fera ça sous sédation.
Depuis, j’en rêve presque toutes les nuits.
Je ne voulais pas d’une telle profanation de mon intérieur !
J’ai regardé des témoignages sur Internet, oui, le produit qui m’a été prescrit, le Colopeg, semble bien être la mixture la plus infâme, la plus dégoutante, la plus « dégueu » qui existe !
Trois litres à ingurgiter le soir, en quatre heures.
Et un quatrième litre le matin, avant l’examen.
Je reviens de la pharmacie avec ce divin produit d’un sadisme inouï.
Décidément, la vie est bien cruelle :
Et ils ont de l’humour sur la boîte qui peut servir de verre (un litre)…
« Poudre pour solution buvable »
Pour un produit… imbuvable !
PS : J’ai noté que cet examen était très à la mode, il y a jusqu’à six mois d’attente.
© PF/Grinçant.com (2020)