Mes courses miraculeuses du dimanche

Après ce constat — Coronavirus et razzia dans les rayons — fait vendredi après-midi dans un hypermarché Leclerc, j’étais plutôt pessimiste concernant les nouilles.
Et je me suis mis à contempler l’unique paquet de pâtes Barilla N° 73 — des « Penne rigate » —, heureusement d’un kilo, en ma possession.
J’ai laissé passer ce samedi, me disant que ce serait de la folie dans les magasins.
Et patatras, en soirée, le barbu premier sinistre annonce la fermeture des commerces « non indispensables » !… (L’arrêté)
C’est quoi, un commerce « non indispensable » ?
Visiblement, pour lui, un tabac, c’est indispensable.
Heureusement, il y a, entre autres exceptions, les « commerces alimentaires »…
Bon, OK pour une épicerie, mais une grande surface ?
C’est clair comme tout ce que font ces minables de la bande à Macron…

Toute la nuit, j’ai ruminé un plan machiavélique…
Aujourd’hui, dimanche matin, je vais me pointer à 8h59 au supermarché Carrefour qui ouvre habituellement à 9h00, pour la matinée…
Mais, ce magasin, à la limite de la taille d’un hypermarché, est-il considéré comme « alimentaire » ???

Comme planifié, j’arrive à l’heure dite, et, ô surprise, le parking est déjà presque plein !
Et toutes les caisses sont visiblement ouvertes, ce qui est exceptionnel !
J’apprendrai un peu plus tard que le magasin avait en fait ouvert à 8h30…
Sauf qu’aucune affiche ne le stipule à l’entrée.
Opportunisme ou sens du service ?

Ambiance un peu curieuse.
Beaucoup de gens avec des chariots.
Mais visiblement plutôt calmes.
Pas de bagarre, pas de hurlements.
Personne avec un masque.

Moi, je n’ai qu’un petit panier.
Ma priorité, c’est des endives…
Je ne sais pas pourquoi, mais je fantasme sur des endives.
Peut-être l’image renvoyée par celles et ceux qui nous « gouvernent »…
Et, miracle, je trouve des « jeunes pousses », et même des « carmines »…
Et hop, 16 petites endives !

Juste à côté, j’en profite pour mater une barquette de pommes de terre.
Histoire d’avoir la patate.
Mais j’hésite, car il s’agit de Rattes du Touquet.
Et, comme vous le savez peut-être, Le Touquet, c’est le lieu de villégiature de Macron.
Peut-être sont-elles infectées par pire que le coronavirus, ces rattes ?
Tant pis, je prends le risque !

Puis je me dirige sans grande conviction vers le rayon pâtes…
Ah, là il y a plus de monde que dans les autres allées !
Et assez peu de choix sur les étagères.
Je cherche désespérément mes N° 73.
Mais je dois me rabattre sur des N° 83.
Et j’ajoute deux paquets de la marque de distributeur.
Un de « Penne », et un de « Fusilli ».
Ouf, ça me fait deux kilos !

Dans mon élan, je me retourne et manque de tomber en syncope.
Il reste aussi du riz !
Je ne savais pas que l’Uruguay en produisait.
Mais peu importe l’origine, pourvu qu’il soit incollable et ferme.
Et hop, un kilo de riz, histoire de faire la nique à Kouchner qui en avait par sacs !

Petit détour par les conserves, comptant sur un autre miracle.
Et, effectivement, il a bien lieu !
Dans des rayons un peu clairsemés, je trouve du maïs.
Et des petites boîtes de thon.
Ça ira bien avec ma vinaigrette « maison »

Avant-hier, je m’étais cassé le nez sur un pack d’eau.
Il en restait un seul, mais il était tout au fond, inatteignable.
Mais là, sur la palette, je tiens ma revanche !
Il n’en reste qu’un — encore —, mais il sera bien pour moi !

Enfin, je vais au rayon savon et paramédical.
Et je cherche du gel hydroalcoolique…
Tant qu’à faire, autant espérer un miracle de plus.
Mais non, il n’aura pas lieu, car il n’y en a pas !
Aussi, dans cette ambiance morose, je remplace le gel par ça :

Moi qui voulais boire du gel hydroalcoolique…
Je vais pouvoir me laver les mains au.. Whisky !
Et ça ira bien aussi pour assaisonner et désinfecter mes… endives !

Vignette : « Une N° 73, ça va devenir collector. »

© PF/Grinçant.com (2020)