Alors là, celui-là, il fallait — finalement — que je vous en parle !
Il est probablement ordinaire, mais pour moi il est extraordinaire.
Il s’agit d’un arbre, d’un simple arbre.
Dont je ne connais même pas l’espèce/essence.
Et je ne fais même pas de recherches, car peu m’importe.
Il est là, dans sa prairie, en bord de rivière.
Et il m’a toujours interpellé.
Je le voyais toujours de loin.
Et il était toujours un peu caché, par des herbes, des branches.
Pire, il me semblait toujours flou, même en le photographiant !
Mais à chaque passage, je me disais : « Quel arbre ! »
Et lorsque je n’étais pas seul, je le pointais du doigt avec un : « Regardez ! »
Puis, une fois de l’autre côté, je le laissais au loin.
Suivant le chemin « normal », que je m’étais fixé.
Fin novembre dernier, le voici, vu de mon sentier « rive gauche »…
Avec ses feuilles, en quantité, derrière un arbuste.
Et là, dans toute sa splendeur, sa majesté.
Je fréquente des forêts, et j’aime regarder les arbres.
J’aime aussi les toucher…
On m’a aussi conseillé de leur parler, mais bon.
Dans tous les cas, on dit qu’il faut trouver « SON ARBRE » !
Peu importe sa forme, son espèce, son âge, son état…
Et là, je crois avoir trouvé le mien !
Comme un coup de foudre amical, enfin pour lui.
À la mi-février, je me suis dit qu’il fallait que j’aille au contact.
Que je l’approche, que pour une fois je ne le laisse pas de côté.
Et que là, ce serait mon unique but !
Un jour de petite accalmie météo.
Mais avec des chemins boueux, devenus compliqués à passer.
Et une rivière en rut, avec des traversées devenues impossibles.
Mais peu importe, cet arbre, je l’avais en vue, et j’allais au contact !
Plus aucune feuille, mais tant pis.
Il est tout aussi majestueux.
Et c’est la magie de la nature, des saisons.
Pour les photos, ce sera plus sculptural.
Et il se montre à nu, sans honte ni forfanterie.
Tel qu’il est, tel qu’il vit.
Sans triche ni artifice.
Une fois atteint, j’ai tourné autour une bonne heure…
Avant de m’en approcher, pour quelques plans verticaux…
Et de « vivre » sous ses branches et les bonnes ondes…
N’est-il pas magnifique ?
Alors oui, ça n’est qu’un arbre.
Mais pour moi, il est particulier.
Il est tout, sauf insignifiant, inutile.
D’ailleurs, il y a un peu de démesure…
Un tronc dont j’estime la circonférence à 4 mètres.
Et pour le reste, un artifice pour le mesurer…
Une vue aérienne Google Earth !
30 mètres en longueur.
24 mètres en largeur.
Près de 90 mètres de circonférence pour le feuillage.
Environ 550 m² rapportés au sol.
Pour procurer de l’ombre, de la fraicheur.
Pour protéger de la pluie.
Pour faire vivre un écosystème.
J’ai hésité à en parler.
J’ai mis longtemps à ruminer autour de ce billet.
Fallait-il vous bassiner avec ça ?
N’est-ce pas débile à notre époque ?
Mais si, je me devais de le faire.
Sans le situer, simplement en le montrant.
Rien que pour vous conseiller de…
Trouver VOTRE ARBRE !
Et d’entrer en résonnance avec lui.
Protégez-le, car il vous protégera certainement !…
Vignette : « Pas classé “Arbre remarquable”, mais il l’est pour moi » © PF/Grinçant.com (2018)
© PF/Grinçant.com (2018)
PS 14/03/2018 : Ajout de 5 photos autour de cet arbre dans la section Goodies/Fonds d’écran.
Comme souvent lorsqu’il y a des photographies, elles sont cliquables/organisées en galeries…
Pas tout seul il y avait aussi Brassens :
« Auprès de mon arbre
Je vivais heureux
J’aurais jamais dû
M’éloigner de mon arbre… »
En région parisienne j’ai la chance d’en avoir dans mon jardin, notamment un If, et je ne m’éloigne pas trop.
Ben Brassens, justement, il est mort. :-/
Mais nous sommes au moins deux. ;-)
Merci plusbellelavie.
Pris de vitesse en fait, car c’est immédiatement ce que m’a inspiré le billet.
Belle journée à toutes et tous.
Donc nous sommes — au moins — trois. :-)
Bonjour,
Votre arbre est magnifique. J’ai la chance d’être entouré d’arbres.
Je parle aux plantes et aux arbres de mon jardin.
Je ne sais pas si ce que je leur raconte les intéresse mais je ressens une grande harmonie.
Bonne journée.
Oui, il est magnifique, même s’il est (probablement) « ordinaire ». Mais là, anonyme, au milieu de cette petite prairie en bord de rivière, avec ce gabarit/cette prestance…
J’en ai vu des soi-disant « remarquables » (officiellement ou non), notamment dans des parcs, mais j’ai flashé sur celui-là, inconsciemment, et de loin, puisqu’il m’a fallu une bonne quinzaine de « passages » dans le coin avant de me décider à aller le voir… Était-ce de la timidité ?
PS : Avant, mon « copain » était un magnifique pin douglas, d’une soixantaine de mètres de haut, paumé au milieu d’autres essences. « L’arbre le plus haut de
lacette forêt »… Mais lui était signalé/fléché :-/Bien entendu, il n’y a rien de plus authentique que notre communion avec notre nature*… Mais c’est aussi pourquoi elle tend à être de plus en plus difficile, et très souvent galvaudée.
Sans jugement aucun envers ce qui suit, ça me fait penser à ces extraits d’article (Libération) à propos de la « vinification musicale » :
« Les vibrations de la musique traversent les levures naturelles qui transforment le sucre en alcool et stimulent leur travail pendant la fermentation, répond Sébastien Durand, 40 ans, cofondateur de Swing It. Diffuser de la musique évite donc les arrêts de fermentation et crée un environnement propice au développement des levures. Résultat : les arômes sont plus développés, le vin plus fruité, sa typicité plus marquée. »
Et le vin a du goût :
« Si l’on en croit Swing It, le vin affectionne particulièrement la musique classique et le jazz, mais déteste le hard-rock. »
Et la startup invite à la polémique:
« Nous utilisons systématiquement le principe des cuves différenciées, détaille Sébastien Durand. Ces cuves jumelles contiennent la même vendange, la vinification est identique… Mais une cuve a chanté, et l’autre non. Quand on déguste, force est de constater que le vin est différent. Au final, le consommateur est seul juge. »
Et se la reçoit en plein : « Mon rosé a aussi écouté du Brassens »
Même Lisa Simone, la fille de Nina, a joué pour du vin…
Et, le concept est ainsi bouclé :
« Notre concept comprend un environnement connecté : un QR code figurant sur les étiquettes de chaque bouteille vinifiée en musique permet aux consommateurs d’écouter les mélodies qui ont rythmé la vinification du vin. »
Quand je pense qu’on prenait les Russes pour des andouilles dans les années 60-70, eux qui n’avaient même pas accès à Jimmy Hendrix, mais dont quelques champs et quelques vaches écoutaient — à juste titre — du Rachmaninov…
À propos d’arbre, on a cherché à le rendre un peu lugubre, avec le concept d’arboretum cimetière… alors qu’au final, ce devrait être surtout le prétexte pour préserver de magnifiques espaces verts.
Que j’aimerais imaginer qu’il y aura davantage d’arbres millénaires dans les temps futurs !
Poumons de la planète (le feuillage d’un arbre présente autant de surface de contact que des dizaines d’hectares), mais très probablement bien plus que ça, l’arbre n’a de cesse que de cacher la forêt… la jungle luxuriante qui a abrité de nombreuses formes de vie… dont celle d’un animalcule de 21 grammes qui s’est paré d’une solide cuirasse afin de se transformer en brute épaisse…
* Ça peut être notre enfant ou notre conjoint, bien entendu…
J’avais vu un sujet sur le “Bœuf de Kobe” (Japon) — dont la viande est (très) réputée — où un éleveur expliquait qu’il leur faisait écouter de la musique, mais QUE du Beethoven, et sa 5ème Symphonie de préférence…
Il y a aussi le proverbe « La musique adoucit les mœurs »… Enfin bon, je parle de « vraie » musique…
À la fin de mon billet, j’emploie le terme « résonnance », nous y sommes (aussi) avec la musique.
Dans tous les cas, un tel arbre, de loin ou en dessous/très proche, c’est inspirant…
Le problème, c’est que c’est mal barré.
Une fois, j’avais emmené (du « hors sentier ») un petit groupe en forêt, jusqu’à une mare* « éphémère » — un véritable jardin japonais — (enfin presque) comme la nature sait les faire quand on la laisse tranquille, puis je regarde un (jeune) couple et leur demande « Alors, n’est-ce pas merveilleux comme endroit ? », et l’on me répond en haussant les épaules : « Oh, ça n’est qu’une forêt ! »…
* J’ai retrouvé une photo de cette « mare » forestière, c’était fin mai 2015…
Deux mois plus tard, elle avait totalement disparu…
« Il faut reboiser l’âme humaine. »
Les vrais amis sont comme les arbres
Plantés très loin ou bien tout près
Sans jalousie et sans alarme
Ils croissent, c’est leur métier
Les vrais amis sont comme les arbres
Ils tendent leurs bras, ne plient pas
Ils grimpent vers la lumière
C’est ce qui les met en joie
Les vrais amis sont comme les arbres
L’univers est dans leur peau
Qu’il fasse pluie, glace ou bourrasque
Ils parfument et tiennent chaud
Les vrais amis quand ils trépassent
N’en finissent pas de fleurir
Dans nos mémoires opiniâtres
Même coupés les arbres prient
Julos Beaucarne
Merci laurency ;-)
J’ai cherché (et trouvé), et il s’agit du « cœur » de cette chanson (JB est un artiste belge)…
Du coup, je rajoute les couplets 1 (répété en fin) et 2 :
Cela me rappelle (aussi) une photo de ce billet (récent), avec un arbre à terre :
Je l’ai même mise dans les fonds d’écran, car la scène me parlait, avec une mort qui semble « naturelle » (après une tempête)…
Et hop, 5 photos de cet arbre ajoutées dans la section Goodies/Fonds d’écran, en 3 formats.
Qu’il est beau §
Surtout dans ce halo de lumière, nu, épuré, impérial ;
Il émane de lui quelque chose de puissant, de presque palpable, un langage, que peu de gens peuvent comprendre, un message pour celui qui sait voir…
J’ai baptisé mon arbre DARIUS, en latin cela veut dire : « Celui qui soutient le Bien. »
Quand on s’approche de son tronc, on s’aperçoit qu’il y a un arbrisseau de la même essence qui pousse juste à côté, inaccessible pourtant, car il y a une couronne infranchissable de ronces.
Je lui ai dédié un petit poème, bien modeste, pas besoin d’émettre les paroles, la communication est télépathique et vibratoire, et tant pis si l’on me prend pour une folle, j’assume :
La disparition de la mare japonaise me rend aussi triste qu’un arbre abattu, c’était vraiment charmant, toutes ces nuances de verts, du tendre au plus intense, quel dommage, heureusement que vous l’avez immortalisée, cher Grinçant.
Pour la « mare japonaise », attention, c’était une disparition « naturelle » : la vie de la forêt !
Je suis certain qu’elle réapparaît de temps en temps, mais j’en suis maintenant loin. Cela dit, ça me démange régulièrement d’y retourner, dans cette forêt.
Avoir « son » arbre n’est pas ridicule, et c’est même devenu presque un « business » que d’apprendre à en trouver un/à leur parler/les toucher : la sylvothérapie.
Poème à écrire sur parchemin, et à épingler sur son tronc…
Peut-être qu’il sait lire, votre « Darius ». ;-)
Les commentaires sont fermés.