Saloperies de poussières !
Toujours là où on les attend le moins et où elles dérangent le plus.
Dans un appareil photo hybride ou reflex, bien sûr, elles adorent se coller/se réfugier sur le… Capteur !
En général, on les repère sur un joli ciel bleu — lorsque l’on ferme le diaphragme —, sous la forme de taches plus ou moins grandes.
Elles entrent lors d’un changement d’objectif, ou tout simplement par un effet de « pompage » avec un zoom…
Vraies poussières, ou pollens, à l’échelle d’un capteur à plusieurs dizaines de millions de photosites (les cellules qui captent la lumière), ça devient très vite « monumental ».
Bien sûr, un petit coup d’outil de tampon/clonage post-traitement permet souvent de faire disparaître ces « taches », mais parfois c’est plus compliqué.
Mais, à un moment donné, il faut bien nettoyer, et cela se fait toujours avec un peu d’appréhension.
Il ne sera question que de vraies poussières « sèches », pas des « collantes/grasses » qui nécessitent un traitement particulier, ou tout simplement de confier son APN à un spécialiste, voire au SAV.
Alors, tout d’abord, cette photo prise récemment, à une ouverture de f/18…
Vous les voyez, les deux « anomalies » ?
Allez, je renforce le contraste, et je vous les « flèche »…
On ne les voit que dans certaines conditions, mais elles sont bien là.
Première chose à faire, utiliser le système de nettoyage intégré à votre appareil.
Généralement, il fait vibrer à haute fréquence le capteur, et cela peut être efficace.
Mais, dans mon cas, rien à faire, elles s‘accrochent !
J’adore la nature, et je privilégie autant que possible ce qui est écologique, naturel et économique…
J’ai donc testé et adopté une technique qui répond à ces exigences, et qui est à la fois simple et efficace !
Tout d’abord, repérez (toutes) les indésirables en photographiant quelque chose de lumineux et d’uni, un ciel bleu, une feuille blanche bien éclairée, ou un écran d’ordinateur affichant du blanc. Faites-le en mode « priorité diaphragme » (ou en manuel), en fermant au maximum (f22 ou plus si vous le pouvez).
Il ne s’agit pas de faire de l’art, mais seulement de localiser ce qui dérange.
Une fois repérées sur la photo, pensez que tout est inversé…
Mais comme vous allez vous retrouver face à votre capteur, il ne faut considérer que l’axe Y, la hauteur…
Des taches en haut sur la photo seront donc localisées en bas sur le capteur, mais du même côté question largeur (à droite sur la photo, à droite sur le capteur vu de face)…
Pour les deux qui me préoccupent, je dois donc me concentrer sur le coin inférieur droit de mon capteur.
Premier outil magique, l’AIR !
Oui, du vent, tout simplement.
Hors de question de souffler avec la bouche, histoire d’ajouter des postillons bien collants/gluants.
L’idée de l’aspirateur ne me semble pas excellente.
Non, l’idéal, c’est une bonne poire soufflante !
À privilégier de qualité, avec du souffle et un filtre au niveau de la valve d’entrée histoire de ne pas aspirer les poussières ambiantes (faites ça dans un lieu « propre » pour ne pas en rajouter et obtenir l’effet inverse).
Relevez votre miroir si vous opérez sur un reflex (voir procédure dans la notice) — pour un hybride, c’est simple, il n’y en a pas — et vous accédez directement au capteur…
Tenez l’appareil au-dessus de vous, chambre/monture d’objectif orientée vers le sol afin de faire tomber les poussières, et soufflez, soufflez, avec votre précieuse poire (bien sûr sans toucher le capteur avec le bec)…
Une fois cela fait, vous pouvez refaire une photo « test » pour vérifier si le nettoyage a été efficace…
Pour moi, cela a été insuffisant, mes deux intrus(es) étant toujours là…
Deuxième outil magique, une PLUME d’oiseau !
Facile à trouver, et c’est normalement gratuit, surtout pour le randonneur que je suis.
Une petite plume de pigeon (j’ai une plume de geai, mais elle est « collector » et trop petite) bien ordinaire…
Je l’ai lavée à l’eau avec un peu de liquide vaisselle dilué, histoire de la « dégraisser » (méfiez-vous de certains oiseaux, comme les canards, c’est gras), avant de la faire bien sécher.
La nature étant merveilleusement faite, il suffit de lui redonner sa forme en la lissant avec un chiffon microfibre (voir plus loin) plutôt qu’avec les doigts (même s’ils sont propres), et vous avez un nettoyeur de capteur idéal !
La mienne, destinée à un capteur APS-C, mesure huit centimètres, dont trois pour le « manche ». De plus, son galbe est agréable et pratique… Je l’ai retaillée aux ciseaux/cutter pour enlever le « duvet ».
Bref, l’outil parfait !
Passons à l’action, car il y a deux manières de l’utiliser :
- En appuyant/tamponnant légèrement le bout de la plume sur le capteur, les barbules — qui comportent des petits crochets — vont s’écarter, puis se resserrer en emprisonnant les poussières lorsque vous la retirez.
- Carrément en s’en servant comme d’un petit plumeau/balai, en insistant (délicatement) là où vous savez qu’il y a des choses à déloger.
À chaque opération/passage, secouez-là à l’extérieur pour chasser ce qu’elle a pu emprisonner (ou lissez-là avec un microfibre bien propre, à laver régulièrement, tout comme le plumeau).
Une fois le travail à la plume (finalement normal pour un blogueur) réalisé, repassez à l’étape précédente, avec l’air et la poire soufflante…
Et je puis vous dire qu’avec ce traitement, mes deux poussières (invisibles à l’œil nu) ont quitté les lieux (nouvelle photo test), et que j’attends les prochaines sereinement et de pied/main ferme !
Et quelle satisfaction que d’opérer aussi « naturellement » !;-)
Vignette : « Un joli capteur, et deux vilaines poussières » © PF/Grinçant.com (2017)
© PF/Grinçant.com (2017)
Merci pour ces infos et astuces que je ne connaissais pas. Surtout le coup de la plume.
Outre l’aspect « écolo », cela permet de (re)découvrir ce qu’est une plume d’oiseau (finalement un bien bel objet).
Méthode à nouveau testée et approuvée. ;-)
Merci, excellent point sur le nettoyage des capteurs avec une plume d oiseau ,je ne connaissais pas non plus.
Bien sûr, vous êtes prié de récupérer une plume abandonnée/perdue. Pas besoin de plumer un oiseau/une volaille pour ça.
Un plumeau pour épousseter la maison. Une plume pour épousseter l’appareil reflex.
Ce qui est simple et auquel on ne pense pas immédiatement nous est utile quand on connait l’astuce et devient indispensable…
épousseter (1767). Par extension. Critiquer sévèrement.
« L’impératrice de Russie époussette le vicaire de Mahomet. »
Voltaire (François Marie Arouet, dit), 1694-1778, Lettre au Roi de Prusse, 172, in Littré.
Pas seulement les « reflex » (avec un miroir), mais aussi tous les « hybrides » (c’est à la mode), en fait tous les appareils à objectifs interchangeables qui laissent facilement entrer la poussière — le capteur les attire, notamment par effet électrostatique —, essentiellement lors du changement d’optiques.
Sur les autres (compacts, bridges), le capteur peut aussi prendre la poussière, mais cela relève du SAV, voire de la poubelle. :-/
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