Petit bureau de La Poste, dans un quartier « populaire ».
Seulement deux guichets au comptoir. Deux guichetières derrière.
Celle de gauche se lamente sur le terminal de paiement qui ne fonctionne pas correctement depuis le matin. Sa collègue est à côté, debout, à tergiverser et à regarder l’appareil comme si c’était un OVNI. Finalement, la première demande à sa cliente d’aller retirer de l’argent au distributeur, dehors, pour payer son envoi.
Les minutes passent, une grande pendule est accrochée au mur, en face, pour mieux narguer et le souligner.
La seconde reprend son poste pendant que la première se met à glandouiller.
Le deuxième client gueule, car sa carte de retrait ne fonctionne plus… La première se met à assister la seconde pour dire « Ah ben, en ce moment ils remplacent les cartes sans prévenir pour y mettre des puces en plus de la piste magnétique… Votre adresse est-elle bonne ? »
La carte serait partie le 18 octobre, nous sommes le 5 décembre, et l’adresse est bien sûr mauvaise.
La première cliente revient avec des espèces, la guichetière reprend son poste.
J’en passe, car c’est encore plus compliqué.
Finalement, c’est à moi, mais ils n’avaient pas ce que je voulais…
Bref, c’est pathétique, et de l’autre côté du guichet, personne ne semble se rendre compte du ridicule de la situation.
Comme un zoo à l’abandon, sans Direction ni vétérinaire.
© PF/Grinçant.com (2016)
« La direction de La Poste aurait comptabilisé plus de 50 suicides en 2016
La direction du groupe La Poste aurait comptabilisé au travers d’une “cellule de suivi des drames” interne et secrète une cinquantaine de suicides, pour la seule année 2016. C’est ce qu’ont appris cette semaine de sources internes les syndicats CGT et Sud-PTT. La direction dément… »
(Source : Mediapart, 15/12/2016)
Ces différences de situations sont déplorables, et fatales…
Entre le comportement de ces parasites que j’imagine reproductible dans certains bureaux, à la marge j’espère, et la pression maintenue sur d’autres personnels qui deviennent victimes de burn out, il y a certainement de quoi faire le point humainement sur la gestion de ce service public.
Seulement ni les irresponsables des ressources humaines, ni les syndicats, censés être au contact des salariés ne font progresser les choses. Finalement, tout va très bien, chacun est à sa place, les nuisibles barricadés dans leur tour d’ivoire avec des chemises rarement déchirées, et des syndicalistes qui pleurent sur commande, et surtout sans suite, pas de suicides dans ces 2 camps.
C’est peut-être réducteur comme analyse, mais hélas représentatif de la réalité.
Seule une planification sérieuse de changement de notre société peut infléchir cette spirale infernale et je ne vois qu’un programme qui la promeut.
Non, ça n’est pas réducteur, c’est très juste.
Considérons que ces « parasites » se sont adaptés, et qu’ils n’en ont plus rien à foutre, et qu’ils le montrent, y compris devant la clientèle qui n’en peut plus non plus.
Hier, dans le même bureau, un seul guichet (sur deux) était « ouvert », et occupé par une bonne femme qui squattait l’ordinateur pour régler une affaire personnelle, tout en le disant à voix haute, à la titulaire du siège qui était debout, juste à côté.
Puis elle est repartie en marmonnant avec une clope allumée à la main alors qu’il est normalement interdit de fumer dans un bureau de poste.
En général, ceux qui se suicident sont les meilleurs, et ce genre de comportement doit les aider à franchir le pas…
Quant aux syndicats, no comment, il n’y a qu’à voir la réaction ici, dans un cadre « SNCF »…
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