Hier soir, après la folie des Primaires (de Droite) sur la majorité des chaînes, j’ai pu voir, très tardivement, la rediffusion de La Grande Librairie du 24/11 (FR5).
Invités, tout sauf des « primaires », jugez plutôt :
- Hubert Reeves, astrophysicien, 84 ans
- Francis Hallé, botaniste, 78 ans
- Joël de Rosnay, biologiste, 79 ans
Des gens qui ont des choses à dire, des têtes plutôt bien faites, même si les propos du dernier sont parfois inquiétants.
Et puis, une jeune femme est apparue, Stéphanie Bodet, 40 ans, grimpeuse, championne du monde d’escalade en 1999.
Elle venait présenter son livre « À la verticale de soi ».
Figurez-vous, et c’est un comble, que je trouve qu’elle a aplati les autres du fait de sa hauteur de vue ;-), de sa simplicité et de son humanité.
Elle raconte brièvement sa vie de petite fille asthmatique et allergique avec des parents « naturalistes » :
« … Mon papa me désignait les sommets, ma maman me déterminait les petites fleurs, et donc il y avait plutôt cette ambiance-là et pas du tout une ambiance de chronomètre… On ne sait pas à combien bat notre cœur, on s’en fiche pas mal, du moment qu’il bat à l’unisson du reste, c’était ça l’important. »
À méditer, à une époque où le cœur est médicalisé à outrance et où tout le monde est suspecté d’être cardiaque, hypertendu ou hypotendu, en arythmie permanente, et client potentiel pour des bêtas bloquants à vie, et à terme, pour un pacemaker…
© PF/Grinçant.com (2016)
Loin des « têtes de gondole » et autres ânes médiatiques, il est doux de s’aventurer dans des endroits qui ne craignent pas la poussière tant les cerveaux qui les occupent maintiennent une ébullition constante. Autrefois, on avait en occident en permanence deux grosses poignées de « personnalités charismatiques » plus ou moins controversées (Lanza Del Vasto, Abbé Pierre, Albert Jacquard, Eric Tabarly, Cousteau, Hubert Reeves… pour la francophonie)… Aujourd’hui, nous n’avons plus, ou presque plus, de points de repère, et il faut à ceux qui pourraient, sinon, servir de phare, se corrompre dans de stériles éructations politicardes, bien loin de leur domaine de compétences pourtant ô si précieux. Ainsi en est-il de Michel Onfray, par exemple, qui gagnerait à ne pas déborder de son exégèse de la philosophie hédoniste. Toujours est-il que, oui, force est de constater que la pensée unique aura toujours besoin de la présence et de l’agitation d’électrons libres afin d’exercer en douceur sa force coercitive.
Michel Onfray, j’étais (un peu) « client », mais je sature tant il devient puant de prétention, en plus d’être envahissant malgré ses « retraits » successifs.
La « philosophie » de cette manière, je me demande si ça ne doit pas dissuader au lieu de séduire :-/
C’est sûr que ces 4 n’ont pas fait la même école, mais qu’importe tant qu’ils fument la même chose : le bon sens :-)
Onfray, je ne le vois, ni ne l’entends plus depuis qu’il a choisi sa chaîne à péage. Je me rattrape avec celle, gracieuse, de la France insoumise ;-)
Joel de Rosnay a longtemps cotoyé Laborit, Reeves et Halley sont aussi des trésors de connaissances, celles piétinées par les business en tous genres.
Pour le coeur, oui !
Onfray s’est demandé publiquement, dans l’une de ses vidéos quasi quotidiennes « Mélenchon a-t-il fumé la moquette ? » à propos de JLM quant à l’hommage qu’il rendait à Fidel Castro, suite à sa mort.
Je pense que Michel Onfray a aussi de bons fournisseurs de moquette, ainsi qu’un bon briquet…
La thèse de Joël de Rosnay sur « L’homme augmenté », notamment avec le smartphone, est légèrement flippante et à mon avis à côté de la plaque humainement.
D’ailleurs, sur le plateau de LGL, il était contesté par F. Hallé et Stéphanie Bodet, ces deux-là étant plus dans le concret, le réel, le naturel (canopée vs parois rocheuses). Quant à H. Reeves, cela semblait le plonger dans une torpeur dubitative et… intersidérale !;-)
PS : La chaine « gracieuse » de LFI, vous parlez de gratuité, d’amabilité ou d’élégance ?;-)
Les 3 ;-)
J’aime bien la critique spontanée pour ne pas dire épidermique surtout quand un homme en vue s’exprime.
L’hommage au défunt était un petit poème plutôt subliminal, en tout cas écrit avec le coeur semble-t-il. Un hommage est une marque de respect, comme le « bonjour » dont nous avons déjà parlé, pas un plaidoyer. Ce poème pose des questions et évoque un autre personnage certainement moins contestable…
L’homme augmenté c’est le grand fantasme surtout chez un biologiste de haut niveau tout près de changer d’adresse cosmique et qui appréhende le potentiel technologique de la biologie. La série Humans, ainsi que sa source suédoise, est bluffante avec son approche révélatrice.
Dans la famille des biologistes, Matthieu Ricard aurait sans doute souri en face de notre aristo ;-)
Je dois préciser que je restitue l’expression du changement d’adresse d’un tout récent hommage (un autre, un vrai) à Tangerine Dream sur Arte, elle provient de son leader génial disparu, Edgar Kroese.
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