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Catastrophes : “On attend l’arrivée de parasites opportunistes…”

AVERTISSEMENT : Ce billet date de plus d'un an.

Catastrophes : "on attend l’arrivée de parasites opportunistes…"Espagne, 24 juillet 2013, accident ferroviaire de Saint-Jacques-de-Compostelle.
« On attend l’arrivée du premier ministre Mariano Rajoy »

France, 12 juillet 2013, accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge.
« On attend l’arrivée du président de la République François Hollande »

Pendant ce temps, on organise leur arrivée, sur place.
On perturbe les secours, pire, on les stresse.

Tous ceux qui se croient importants dans le coin déboulent.
Le cortège doit arriver, celui des « officiels », à grands frais…

Comme si un autre cortège, celui des secours n’était pas plus important.
Vers les hôpitaux, vers les morgues.

Telles des véroles, ils viennent, soi-disant pour « soutenir ».
Comme si les pompiers, les secouristes, avaient besoin de ce type de soutien !

Non seulement ça les désorganise.
Mais en plus, il leur manque peut-être des moyens, là, en urgence.

Des moyens pour sauver des vies.
Des moyens qu’ils n’ont pas ou plus, car on leur a coupé les budgets.

Des motivations qu’ils n’ont pas ou plus.
Car on a revu à la baisse leurs salaires, leurs perspectives.

Et d’ailleurs, cet accident, celui-là ou un autre…
N’est-il pas dû à la « crise » qui est imposée aux citoyens, aux entreprises, aux cheminots ?

En France, des voies et aiguillages qui datent de la Seconde Guerre mondiale…
En Espagne, toujours des voies à écartement spécifique pour ne pas être envahi…

Le train de Brétigny était un train « poubelle » tellement les wagons étaient anciens et disparates.
Le train de Saint-Jacques était un Talgo, léger, en aluminium, conçu à partir de 1942.

Et si ces politiques qui déboulent sur des lieux devenus mortifères…
Étaient à l’origine de tout cela ?

Si tout cela était le fruit de leur corruption respective, ainsi que de celle de leurs prédécesseurs ?
« Je me sers, nous nous servons, au lieu de servir… »

Toutes les occasions leur sont bonnes pour passer à la télé.
Toutes les occasions leur sont bonnes pour faire croire qu’ils sont importants, indispensables.

Tout ce que je sais, c’est que si j’étais dans une civière, là, au bord d’une de ces voies.
Sorti de l’un de ces trains parce que je n’avais plus les moyens de voyager autrement.

Voir la tête de Hollande ou de Rajoy au dessus de moi.
Serait une insulte de nature…

À m’achever !

Crédit photo : CC BY 2.0 par mape_s (Flickr)

© PF/Grinçant.com (2013)

Billet en rapport :

15 commentaires sur “Catastrophes : “On attend l’arrivée de parasites opportunistes…””

    1. …qui les écoutent et qui contribuent à les mettre là où ils sont.

      Dans les cas évoqués dans le billet, ils me font penser à des incendiaires venus contempler leurs œuvres (des amas de tôle, ainsi que des morts et des blessés).

  1. Vous écrivez : « Le train de Brétigny était un train « poubelle » tellement les wagons étaient anciens et disparates ».

    En réalité non. Il s’agit de matériel rénové entre 2003 et 2006 à partir des chaudrons d’origine – complètement déshabillés – des voitures Corail qui avaient été mises en service entre 1975 et 1989. Sur le plan technique, ce matériel roulant est aujourd’hui comme neuf. Si l’aspect visuel est disparate, c’est parce que l’ensemble du parc n’a pas encore reçu sa nouvelle livrée « Carmillon ».

    1. « à partir des chaudrons d’origine »
      « Sur le plan technique, ce matériel roulant est aujourd’hui comme neuf. »
      Une Renault 18 (même période), même rénovée, reste une Renault 18 de conception.

      Nous sommes quand même très loin de wagons de conception récente et de technologie moderne.
      Et ne parlons même pas des motrices…

      Le tout sur des rails/aiguillages, peut-être entretenus, mais vieux de plus de 60 ans…

      1. La locomotive BB26005 qui était en tête du train qui a déraillé à Brétigny sur Orge a été livrée (neuve) par Alstom le 1er septembre 1988. Ce type d’engin a une durée de vie minimale de 40 ans (moyennant maintenance, révision et entretiens périodiques bien entendu). Sur l’échelle de temps d’un véhicule automobile, ça correspond à une R18 qui n’a pas plus de 5 ans d’âge !

        1. Je vois que vous êtes un passionné du rail (;-)
          Effectivement, c’est un modèle plutôt récent comparé à d’autres modèles BB ou CC que l’on voit habituellement.
          Vous avez raison quant à la longévité de ces matériels.
          Je constate que la construction de cette série de 234 locomotives a été terminée en 1998 (source).

          Cela dit, si le problème de Brétigny était bien dû à cette éclisse coincée dans l’aiguillage, il est probable que d’autres convois, plus ou moins récents, auraient subi le même sort.
          Ce qui nous ramène à une question d’entretien/moyens sur un réseau (hors LGV) très ancien.
          Les causes pouvant mener à un accident sont, hélas, nombreuses (et combinables).

  2. Je m’associe entièrement aux termes de votre billet et me permets de vous proposer la réflexion suivante à propos des « parasites opportunistes » :

    Combien de nouveaux trains pourrait-on mettre en service et combien de kilomètres de voies serait-il possible de rénover avec le colossal budget que M. Guillaume PÉPY, président de la SNCF, se charge de dépenser depuis des années pour ses opérations de communication (une moyenne de 210 millions d’euros par an selon la Cour des Comptes qui en a dénoncé les abus) ?

    Le Canard Enchaîné, dans son édition du 6 février 2013 et sous la plume de Didier Hassoux, a d’ailleurs relaté de manière savoureuse, comme à son habitude, les errements du patron des chemins de fer français. Mais au lieu d’avoir été sanctionné pour sa dispendieuse politique, M. PÉPY, dont le mandat de cinq ans arrivait à échéance fin février 2013, a été aussitôt reconduit dans ses fonctions !!!
    L’ancien gouvernement l’avait installé sur le chemin de fer, le nouveau l’y maintient en dépit de son incurie, bref, que l’on ne s’étonne plus si tout déraille dans ce pays !

    1. PF/Grinçant.com

      210 millions par an de frais de communication ?
      Le programme Téoz a permis de rénover 430 voitures pour un coût de… 140 millions d’euros.
      Ce qui nous ferait donc un potentiel de rénovation de 645 voitures par an.
      Sachant qu’une rame Téoz comporte un ensemble indissociable de sept voitures, cela nous ferait donc… 92 trains complets (hors motrices).
      Guillaume Pépy étant Président de la SNCF depuis plus de 5 ans, cela nous ferait donc 3 225 wagons rénovés à neuf, pour un total de 460 trains.

      Traduit en locomotives type BB27300 (Transilien pour voitures à 2 niveaux), cela représente un potentiel de 74 motrices par an.
      (Base Alstom PRIMA fret, ça fait travailler l’industrie française)
      J’ai aussi vu sur le net des locomotives catégorie 22200 rénovées à 1 million la bête (5000 heures de travail par engin).

      Concernant la rénovation à neuf des voies ferrées, RFF tortille du cul en se ventant de son plan de renouvellement de voies et d’aiguillages à l’horizon 2015.
      6 500 km de voies et 2 500 aiguillages pour 13 milliards d’euros (coûts probablement gonflés). (Voir ici un article sur la ligne Lorient/Quimper)
      210 millions ne nous font que 105 kilomètres et 40 aiguillages par an, mais ce serait déjà pas si mal.

      C’est sûr que la com’, c’est moins palpable, et moins utile aux usagers. Mais ça procure du plaisir aux égocentriques.

      Je crois me souvenir de l’article dont vous parlez, et qu’il y avait en outre de graves manquements aux règles des marchés publics.
      Mais pourquoi se gêner lorsque l’on voit les suites données aux rapports de la Cour des comptes (jamais de sanctions/condamnations) ?
      Billet en rapport ici : Elle court, elle court la Cour des comptes

  3. Quand j’étais plus jeune, mon plus grand plaisir était de monter tout devant, auprès du conducteur…
    Ainsi, j’ai voyagé devant à bord de corails (on m’en a même donné les commandes entre deux stations de campagne !), de RER, d’un petit avion classe tourisme et affaires (Airlinair), et bien sûr, du mystérieux métro parisiens, sur des lignes centenaires.

    A bord des trains, la colère des conducteurs était déjà forte (on leur reproche assez souvent de se mettre en grève, bien que les raisons de leur révolte soient plus que justifiées).

    A bord du métro, ce que j’ai vu et entendu était tellement surréaliste que ça dépassait l’entendement !
    Tandis que la RATP « retape » petit à petit son réseau ferroviaire (voies changées au fur et à mesure et par parcelles chaque nuit, rafistolages « pour que ça tienne le coup encore un peu et que ça fasse propre », dans les stations et les tunnels, sur des fuites d’eau (notamment sur les lignes qui passent sous la Seine), trains flambant neufs, nouvelles stations, etc.), on en profite pour sortir de nouveaux trains sans chauffeurs, histoire de liquider quelques centaines d’emplois discrètement dans la foulée (un robot, ça ne se met pas en grève, et les gens sont contents…).
    Et sur les lignes plus anciennes ? La ligne 11, par exemple, accueille encore une des premières pneumatiques (MF59), mise en circulation entre 1963 et 1967. Un jour, le conducteur m’a expliqué qu’on reconnaissait les plus vieux de ces métros à leur plancher gris anthracite. Ces rames sont si vieilles et si mal entretenues que les planchers menacent de céder à tout moment. Ce n’est qu’un témoignage, qu’un exemple parmi bien d’autres. Attendent-ils le premier accident, la première électrocution pour réagir ? On est transportés dans du matériel moisi, mais le prix du voyage n’a jamais cessé d’augmenter.

    Quelqu’un sait-il ce que deviennent les rames ainsi retirées de la circulation ? ;) Cherchez bien, car le STIF a fait disparaître cette information de taille. Ajoutons à cela les intimidations, le harcèlement moral, les agressions sur le réseau et l’amiante, et on comprend mieux que L’Humain n’est pas grand chose pour ces gens-là…

    1. Ces rames RATP sur pneumatiques, moi je les trouve plutôt sympathiques, d’autant qu’elles procurent de vraies sensations.

      Quant aux anciens trains, du moins ceux de la SNCF, j’ai vu récemment dans un numéro de « Des Trains Pas Comme les Autres », que notre globe-trotter (Philippe GOUGLER) était monté, dans un pays exotique (au bon sens du terme, mais je ne me souviens plus duquel), dans une ancienne rame « TEE » (Trans-Europe-Express), « Le Capitole », train que je prenais régulièrement au début des années (19)80… Ligne Paris-Toulouse… Le premier à faire du 200 km/h en commercial, et que des « premières »…
      Oups, ma « réputation » risque d’en prendre un coup ;-)

      1. Je suis une vraie amoureuse du métro parisien (je ne parle pas de la torture en heure de pointes mêlée aux relents d’urine et d’alcool, mais à son coté historique, mystérieux, à ses bruits si familiers, à sa faune très dense, à sa céramique et à d’autres choses, inexplicables…).
        J’ai eu la chance de pouvoir voyager dans les mystères du métro, avec d’autres passionnés, à bord d’une Sprague Thomson, j’ai pu comparer divers types d’équipements, et je partage votre goût pour les rames sur pneumatiques, plus souples et aux sensations intéressantes…
        C’est terminé ça aussi, depuis le Météor, on est revenus sur du fer… :-(

  4. J’aurais aimé que ce soit de la science-fiction, mais c’est la stricte / pure réalité que vous avez mise en évidence avec l’accueil / la venue en grande pompe / pompeusement des « autorités » qui perturbent les secours, car ils ne viennent pas aider, mais voir de plus près comme dans un accident les badauds s’agglutinent… Combien de fois avons-nous entendu « Je suis venu soutenir les familles dans cette épreuve… » ? Est-ce de la politesse de bas niveau ou une manœuvre destinée à la récolte des voix pour la prochaine élection ?

    « Les rossignols sont curieux et même badauds. »
    Buffon (Georges Louis Leclerc, comte de) 1707-1788, Histoire naturelle des oiseaux, le Rossignol.

    Si j’étais un cordeau, je traverserais la France sur le dos pour ne pas voir la misère en dessous ni les dérives de nos dirigeants politiques.

    1. Imaginez la scène…
      Suite à un accident, vous êtes à l’hôpital, et, en sortant du coma, vous voyez les têtes de Macron et de Castaner !…
      De quoi vous faire replonger immédiatement et obérer vos chances de survie !!!

      Le pire et le plus cynique, c’est que, dans bien des cas, on peut les estimer co-responsables de ce qui arrive lors de certaines « catastrophes »…

      1. J’ai imaginé la scène, j’ai eu un sommeil cauchemardesque et j’ai eu peur… Car le diable s’était transformé en Macron et Castaner avec des lèvres sanguinolentes articulant « Tes sous ou la mort ! »…

        1. La présence de ces gens, le plus souvent sans l’accord des victimes — et pour cause —, est pour moi synonyme de viol ou de profanation.
          Ça ne sert à rien de mettre en place des « cellules psychologiques » pour voir leurs tronches détestables dans les pires moments…

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