Aller au contenu

Une amnistie travestie ? À qui va l’hostie ?

AVERTISSEMENT : Ce billet date de plus d'un an.

Amnistie : quel côté de l'éponge ?Protéger son bifteck (ou son minerai) est de moins en moins facile, et l’on peut comprendre certains actes commis pour défendre ses intérêts fondamentaux (notamment au regard de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948), ou tout simplement son honneur.

D’autant que les méthodes mises en œuvre actuellement sont extrêmement sournoises.

On ne tue pas, on n’exécute pas, mais l’on fait tout pour que le « problème » s’élimine de lui-même.
Et quand il s’agit d’êtres humains, nous avons des suicides, éventuellement par immolation.

Une vache, un mouton, lorsque son heure est venue, on l’emmène à l’abattoir, même si la destination finale est souvent le four, le barbecue, la broche.

L’homme, lui, on va le mettre en situation insupportable, et l’on va laisser faire les choses, quitte à lui donner des moyens supplémentaires : médicaments (anxiolytiques, hypnotiques, antidépresseurs), alcool, cigarettes, drogues…
La pression et les menaces (huissiers et autres Bourreaux des temps modernes, ATD) feront le reste. On en parle suffisamment ici, sur Grinçant.com.

L’arme suprême actuelle : l’argent et son pendant, le manque d’argent.
Et tout est fait pour que ce soit devenu une arme mortelle et, cynisme total, légale.

Pour défendre son emploi, son bout de gras, on est parfois contraint à quelques entorses, quelques débordements, quelques violences.
Face à l’autisme, il faut parfois être démonstratif.

Dans cette optique, une « amnistie des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives » est sur le feu.

À la lecture de ce titre, toute personne normale a une idée de ce sur quoi va porter l’amnistie.
Eh bien, détrompez-vous !

Une sénatrice socialiste, Virginie Klès, a déposé un amendement pour remplacer « infraction » par « contraventions et les délits prévus au livre III du code pénal ».
Et figurez-vous que cet amendement a été adopté !

La proposition de loi N° 102, adoptée par le Sénat le 27 février 2013, reprend donc cette formulation : « Sont amnistiés de droit, lorsqu’ils ont été commis entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013, les contraventions et les délits prévus au livre III du code pénal… »

Sénat – Proposition de Loi N° 102 du 27 février 2013

Où comment, en toute discrétion, faire passer dans l’amnistie des choses beaucoup plus graves que ce à quoi l’on s’attendait et qui ne relèvent pas vraiment d’activités syndicales et revendicatives.

Voici les titres de ce fameux Livre III, avec en rouge gras, ce qui étonne :

On peut légitimement se demander si cette amnistie est vraiment faite pour des syndicalistes ordinaires ou pour des gens qui défendent simplement leur travail, leur famille.

On a plutôt l’impression que cette entourloupe est destinée à protéger quelques intérêts mafieux et politiques, loin de l’intérêt commun.

Comment condamner des patrons-voyous si des syndicalistes-voyous sont amnistiés ?

Et les personnes amnistiées d’avoir cassé un carreau ou brulé des pneus sur un piquet de grève face à des CRS seront ravies d’être mélangées avec celles qui auront cumulé les délits les plus graves de ce « Livre III ».

Cherchez à qui profite le crime…

Cherchez à qui profite vraiment cette amnistie…

Cherchez à quoi jouent les sénateurs qui proposent une telle « loi »…
Eux, qui sont censés si bien connaître « l’esprit de la loi »

Crédit photo : Flickr CC BY 2.0 par zigazou76

© PF/Grinçant.com (2013)

2 commentaires sur “Une amnistie travestie ? À qui va l’hostie ?”

Les commentaires sont fermés.